samedi 8 octobre 2011

tempo di roma de alexis curvers

tempo di roma de alexis curvers

il s'agit encore un livre trouvé abandonné au coin d'une rue ... ainsi que d'un authentique bonheur que je voudrais partager avec vous

ce livre a été écrit entre 1949 et 1956 et publié en 1957

la page de présentation du livre indique :

"Né en 1906 à Liége (Belgique), Alexis Curvers y fait ses études : humanités chez les Jésuites, philosophie et lettres à l'université. Après quelques années d'enseignement, notamment en Egypte, il se consacre au métier littéraire : romans, poèmes, essais.
Alexis Curvers a obtenu en 1957 le Prix Sainte-Beuve pour son roman Tempo di Roma et en 1960 le Grand Prix littéraire du Prince Rainier III de Monaco pour l'ensemble de son œuvre.

C'est pour mettre quelque distance entre la police milanaise et lui que Jimmy arrive un jour aux portes de Rome. Il est seul, sans argent, sans métier, sans amis, mais il attend tout de cette ville dont le nom glorieux chante depuis l'enfance à son oreille. Un bienheureux hasard - l'agence Roma in un giorno cherchait un guide, ce fut lui qui ouvrir la ville et ses beautés; sir Craven avec son amitié, lui en livra les clefs les plus secrètes; et Geronima, avec son amour, le coeur tendre et généreux.
Tempo di Roma est de ces livres très rares qui procurent du bonheur. Par sa vivacité, son charme, le nombre et la variété de ses épisodes, c'est un roman stendhalien - le nom de Stendhal est d'ailleurs celui qui revient sans cesse sous la plume des critiques à son propos. C'est un livre qui vous rendra fou de Rome
."

je ne serais pas tombée par hasard sur ce livre au gré de mes promenades, jamais je n'aurais eu l'idée de le lire, or il s'agit d'un authentique chef-d'œuvre qui m'a donné envie de (re)visiter rome :

"Le style de Rome est vertical et force le regard à escalader continuellement les plus surprenantes superpositions de palais, de frontons, de coupoles, de crêtes et de bouquets d'arbres couronnant le tout. Même vue d'en haut, bien qu'alors l'étendue de la ville paraisse plane, c'est vers les collines éternelles du ciel qu'elle fait rebondir le regard du spectateur." (entre autres pages délicieuses)

à certains moments de ma lecture, je me suis demandée si fellini n'avait pas lu ce livre avant de nous offrir fellini roma, par exemple "... Je remarquais aussi des curés, un nombre incroyable de curés tout noirs qui sortaient de terre comme des insectes, virevoltaient dans tous les sens et s'arrêtaient brusquement, tout seuls ou par deux ou trois, avec un ai de flânerie heureuse et d'insouciance. Ils se sentaient entre eux et chez eux dans cette ville, et il y étaient débonnaires parce qu'ils en étaient les maîtres. Et c'était drôle, à bien y réfléchir, que cette ville voluptueuse et durée fût justement la capitale des curés. [...] Ici c'étaient des curés en liesse, sûrs d'eux-mêmes, des curés de luxe. J'en abordai un, jeune, bien rasé, aux dents éclatantes, qui souriait aux anges en s'approchant de nous; je lui demandai ce que c'était que cette procession. [...] A ce moment, une volée de fillettes coiffées de voiles blancs déboucha sur la place et courut prendre rang dans le cortège entre les deux groupes de moines et des porte-flambeaux, lesquels dès lors se tinrent tranquilles." ou "L'embarras était provoqué par un troupeau d'une vingtaine de chevaux que des paysans d'Albano conduisaient aux abattoirs de Rome. J'avais souvent rencontré de ces cavalcades funèbres qui circulaient presque toujours de nuit, comme pour épargner à la ville la vue de ses crimes, qui d'ailleurs se perpétraient réglementairement à l'aube, ou simplement parce qu'il est plus commode de chevaucher aux heures où les rues sont désertes, et que les convoyeurs y gagnaient une journée de travail. Chacun des cavaliers d'Albano gouvernait à l'aide d'une longe, de part et d'autre de sa monture, un groupe de trois ou quatre bêtes attachées par le cou, les unes jeunes et sans méfiance, les autres habituées à tout, vieilles et efflanquées, sur le pelage usé desquelles luisait la trace des harnais enfin et à jamais déliés. Quelques hommes à pied brandissaient des torches enflammées, sauvage, odorantes, aussi différentes des torches de parade distribuées par Ambrucci à Enrico et à ses amis que le costume de ces marchands de bestiaux l'était de la livrée des laquais..."

apparemment le livre est toujours disponible en poche, alors courez vite vous le procurer

le sang du gévaudan de hélène delprat

le sang du gévaudan de hélène delprat aux éditions de janus

la 4ème de couverture : "Le Gévaudan, pays de la Bête ? Bien entendu. Pays de loups ? Certes. Mais y a-t-il des hommes en Gévaudan ?
Sans doute, mais bien méconnus. Et pourtant on trouve là des chanoines qui refusent la barbarie. Des médecins qui refusent la maladie. Des jeunes gens qui refusent l'ordre établi. Des résistants qui refusent l'horreur. Oui, il y a des hommes en Gévaudan qui refusent ce qui va contre l'Homme. Depuis des siècles. Depuis toujours.
Ee le milan au vol impassible est le témoin attentif de leurs combats...
"

un joli livre situé à l'époque de la révolution française dans un monde de taiseux au fin fond de nos campagnes

il ne faisait pas bon à l'époque d'avoir de la religion

et il n'était alors pas facile de vivre sa vie quand on n'était que le dernier-né d'une fratrie

une belle histoire d'amour, ou plutôt d'amours, le tout ponctué par le vol lent du milan qui passe et repasse comme la navette dans la tapisserie du temps

"Alors, tout l'amour et le désir enfouis depuis cinq années se plantèrent au ventre de Marie.

Le milan au vol grave, attendait, fiché au ciel.
"