mardi 29 mars 2011

qu'elle aille au diable, meryl streep ! de rachid el-daïf

encore un livre que j'ai rapporté du salon du livre ! il s'agit de qu'elle aille au diable, meryl streep ! de rachid el-daïf

je me suis laissée tenter par la quatrième de couverture :

"Zappant devant le superbe téléviseur qu'il vient de s'offrir - ou plutôt d'offrir à sa femme -, un Libanais tombe sur le film Kramer contre Kramer et comprend, malgré son anglais approximatif, que le personnage joué par Meryl Streep est en train de quitter son mari. Cette scène le renvoie soudain à la réalité de son propre couple, dont le mariage avait été arrangé par une tante, et il s'interroge. Pourquoi son épouse va-t-elle si régulièrement dormir chez ses parents ? Censément vierge au moment de leur union, comment en sait-elle autant sur la sexualité masculine ? Quelle a été, avant leur rencontre, la vie de cette femme dont il ne sait finalement pas grand-chose et qui lui échappe chaque jour un peu plus ?

Jamais sans doute un romancier arabe n'avait traité les questions du couple et de la sexualité d'une façon aussi directe et décomplexée, pleine d'humour. Le mariage apparaît comme une institution mise à rude épreuve par la modernité, qui creuse le gouffre entre les images occidentales véhiculées par les médias et la tradition. En assumant ou en feignant d'assumer cette modernité, la femme démontre à l'homme à quel point il reste incapable d'en faire autant.
"

en me disant que le résumé était intéressant et que c'était peut être le moyen de mieux comprendre les hommes (et les femmes) de culture arabe ... sauf que ...

sauf que contrairement à ce qui était annoncé, je n'ai relevé aucun humour dans ce livre que j'ai trouvé vulgaire et dégradant tant pour les hommes que pour les femmes !

le livre est terriblement cru, les relations du couple sordides et je n'ai éprouvé que du dégoût en le lisant

samedi 26 mars 2011

l'élégance des veuves de alice ferney

de ma visite au salon du livre, j'ai rapporté, notamment l'élégance des veuves de alice ferney

"Au rythme des faire-part de naissances et de mort, voici la chronique de destins féminins dans la société bourgeoise du début du XXe siècle. Fiançailles, mariages, enfantements, décès… le cycle ne s’arrête jamais, car le ventre fécond des femmes sait combler la perte des êtres chers. C’est avec l’élégance du renoncement que l’on transmet ici, de mère en fille, les secrets de chair et de sang, comme si la mort pouvait se dissoudre dans le renoncement."

j'aime l'écriture ciselée et sensible de cette femme, j'ai déjà apprécié d'elle la conversation amoureuse, dans la guerre ainsi que les autres et là, encore une fois, je n'ai pas été déçue

je pense par contre qu'il faut être une femme pour aimer ce livre tout en finesse et en non-dit

on s'attachera davantage à l'énonciation du prénom de tous ces enfants, promesses d'un futur que leur mère ne connaîtra pas forcément, qu'à leur personnalité elle-même ... la vie était courte et semée d'embûche à cette époque pas si lointaine puisque valentine aurait pu être ma grand-mère ...

un livre à humer comme un bouquet de violette oublié au fond d'un tiroir de mouchoirs de dentelle

lundi 21 mars 2011

blog-o-book : totally killer de greg olear

merci à bob et merci à gallmeister de m'avoir permis de découvrir totally killer de greg olear

la quatrième de couverture : "Greg Olear est né en 1972 à Madison, dans le New Jersey. Il a effectué ses études à l'université de Georgetown, où il a suivi des cours de théâtre. Totally Killer est son premier roman. Il travaille actuellement à son second livre, intitulé Fathermucker.

New York, 1991. La belle et ambitieuse Taylor Schmidt, fraîchement diplômée d'une université du Missouri, débarque dans la Grosse Pomme à la recherche d'un job et du grand amour. Crise économique oblige, elle erre de bureau de placement en bureau de placement, jusqu'à ce qu'une mystérieuse agence lui propose "le job pour lequel on tuerait". Deux jours plus tard, Taylor se retrouve jeune éditrice d'une maison d'édition new-yorkaise et découvre avec effroi le prix à payer : elle va effectivement devoir assassiner quelqu'un.

Théorie du complot et culture pop se mélangent dans ce roman politiquement incorrect à l'humour noir décapant qui tient à la fois de la satire grinçante et du thriller paranoïaque. Totally Killer est le premier roman brillant et palpitant de toute une génération.

Un roman intelligent, surprenant et d'un humour féroce.
BRAD LISTI
"

le livre commence ainsi

"JE N'AI JAMAIS AIMÉ TAYLOR SCHMIDT. Malgré tout ce que vous avez pu entendre dire.
L'amour est quelque chose de plus pur que cet alliage brut de désir, de fascination et de pitié dont étaient faits mes sentiments à son égard. On ne peut pas transformer les métaux vils en or, tout brillants qu'ils puissent être.
Cela dit, à défaut de jamais la pardonner, je peux comprendre une telle confusion. Il faut dire quelle me faisait sacrement bander. Même encore aujourd'hui, et ça fait dix-huit ans quelle est morte.
"

et se termine sur

"Le souvenir de Taylor, objet de mon désir, de ma pitié, de mon obsession et, par dessus-tout, de mon amour."

ce qui est un peu contradictoire avec l'affirmation en tout début de livre

pour comprendre ce qui semble au premier abord être une incohérence il vous faudra lire ce gros bouquin de 300 pages (que j'ai dévoré en 3 jours), publié chez gallmeister

j'y ai vu un roman d'amour et de haine doublé d'une théorie du complot (ou l'inverse) qui met en évidence les raisons de certains faits demeurés inexpliqués jusqu'à ce jour !

"La meilleure façon de dissimuler quelque chose, c'est d'écrire un livre dessus, ou de faire un film - présenter la réalité sous forme de fiction. Tu as déjà vu cette nouvelle série, X-Files, aux frontières du réel ? Celle qui parle d'extra-terrestres ? La moitié des conneries dans cette série est la stricte vérité. Mais si un journaliste publiait la vérité aujourd'hui, les gens diraient : "Ça peut pas être vrai, on a déjà vu ça dans X-Files." tu piges ?"

c'est intelligent, bien ficelé, bien écrit/bien traduit, on se sent faire corps et vibrer avec le narrateur et on a très envie de voir ça un jour au cinéma

mardi 8 mars 2011

mort sans témoin de patrick laing (circul'livre)

mort sans témoin de patrick laing

il s'agit d'un polar édité par le masque dans les années 1950

un jeune savant réussit à capter l'énergie cosmique ce qui permettra aux hommes de ne plus avoir à travailler

il invite diverses personnes au cours d'un week-end afin de voir comment utiliser cette possibilité ce qui lui vaudra d'être assassiné : pourquoi ? par qui ?

pour mémoire, l'opération circul'livre, c'est ça circul'livre

treize à la douzaine de ernestine et frank gilbreth (circul'livre)

treize à la douzaine de ernestine et frank gilbreth

"Douze enfants, six garçons et six filles ! Et pas de place pour l'improvisation : Papa est ingénieur, spécialiste du rendement, et s'efforce d'appliquer chez lui les méthodes éprouvées à l'usine. Des vues très modernes sur l'éducation des enfants (nous ne sommes qu'au début du XXe siècle). La bonne humeur est toujours présente dans cette joyeuse famille, où la démocratie n'est pas un vain mot ! "

je pense que tout le monde ou presque a lu ce livre dans son enfance, en tout cas toujours aussi amusant de lire cette histoire racontée de façon enlevée par deux des enfants d'une famille nombreuse américaine au début du 20ème siècle

pour mémoire, l'opération circul'livre, c'est ça circul'livre

à bas la nuit ! de adrien goetz (circul'ivre)

à bas la nuit! de adrien goetz

la quatrième de couverture nous allèche en indiquant :

"La femme la plus riche d'Europe, excentrique et imprévisible, a décidé de léguer sa collection de tableaux et sa fortune à un jeune inconnu, un beur né en banlieue. Qui est ce Maher? Des galeries aux musées, le monde de l'art prétend connaître ses secrets.

Un couple de conservateurs de musée le rencontre lors d'une fête à Florence. Sa fiancée Jeanne est enlevée sous leurs yeux. Rançon: sept tableaux de la collection, étrangement liés entre eux. Une traque s'engage, entre l'Italie, la Suisse, un château en Auvergne et une île du Pacifique. Les vrais héros de cette intrigue sont-ils Uccello, Le Caravage ou Maher? Qui percera le mystère de ce Gatsby moderne?
"

en fait je n'ai pas été réellement convaincue par ce livre, même si j'ai trouvé passionnant l'aspect musée et collections privées

ça pourrait être un polar mais on ne s'intéresse pas vraiment à l'enquête et son aboutissement ne m'a guère satisfaite de même que j'ai trouvé de peu d'intérêt ce jeune couple de conservateurs de musée et si l'on nous dit qu'on découvrira en fin de volume la véritable identité de maher, je n'ai pourtant pas eu l'impression de savoir qui il était vraiment (m'avait-on d'ailleurs donné envie de savoir qui il était ?)

un livre un peu comme un rêve ou un nuage de fumée, dont il reste peu de chose une fois qu'on la refermé

pour mémoire, l'opération circul'livre, c'est ça circul'livre

sans sang d'alessandro baricco (circul'ivre)

sans sang d'alessandro baricco
la 4ème de couverture nous donne à lire les premiers paragraphes de ce court roman :
"Dans la campagne, la vieille ferme de Mato Rujo demeurait aveugle, sculptée en noir contre la lumière du crépuscule. Seule tache clans le profil évidé de la plaine. Les quatre hommes arrivèrent dans une vieille Mercedes. La route était sèche et creusée - pauvre route de campagne. De la ferme, Manuel Roca les vit. Il s'approcha de la fenêtre. D'abord il vit la colonne de poussière s'élever au-dessus de la ligne des maïs. Puis il entendit le bruit du moteur. Plus personne n'avait de voiture, dans le coin. Manuel Roca le savait. Il vit la Mercedes apparaître au loin puis se perdre derrière une rangée de chênes. Ensuite il ne regarda plus. Il revint vers la table et mit la main sur la tête de sa fille. Lève-toi, lui dit-il. Il prit une clé dans sa poche, la posa sur la table et fit un signe de tête à son fils. Tout de suite dit son fils. C'étaient des enfants, deux enfants."

ce court roman se lit d'une seule traite tellement il est passionnant et nous tient en haleine et il est magnifiquement écrit (et superbement bien traduit)

il est composé de deux parties, la première où l'on découvre qui est cette petite fille, que l'on retrouvera beaucoup plus tard et vieillissante, dans la seconde

une bien belle histoire de vie, et une histoire d'amour(s)

pour mémoire, l'opération circul'livre, c'est ça circul'livre