mardi 5 avril 2011

alfred et emily de doris lessing

alfred et emily de doris lessing (ou encore un de mes (nombreux) achats au salon du livre !)

la 4ème de couverture : "« Je crois que la colère ramenée des tranchées par mon père s'est emparée de moi très tôt et ne m'a plus jamais quittée. Les enfants ressentent-ils les émotions de leurs parents ? La réponse est oui, nous les ressentons. Et voilà un héritage dont je me serais bien passée. À quoi bon tout cela ? C'est comme si cette vieille guerre imprégnait ma mémoire, ma conscience. »

Doris Lessing, prix Nobel de littérature, explore la vie de ses parents, tous deux abîmés de manière irrévocable par la Grande Guerre. Elle imagine tout d'abord la vie plus heureuse qu'ils auraient pu bâtir si la guerre n'avait pas eu lieu, avant de se livrer à un examen cinglant de leur couple tel qu'il fut en réalité dans l'ombre pesante de cette guerre. « Aujourd'hui encore, je m'efforce d'échapper à cet héritage monstrueux, pour être enfin libre », confie Doris Lessing. Avec Alfred et Emily, c'est très exactement ce qu'elle fait, et de manière éclatante
."

c'est un livre écrit en deux parties, la première, sorte d'acte d'amour offrant à ses parents la vie qu'elle aurait aimé les voir vivre (mais elle ne serait alors jamais venue nous la raconter), paradoxalement écrite de façon relativement sèche ... et la seconde partie, écrite de manière plus fluide mais sans concession vis-à-vis de sa mère, nous faisant prendre conscience de ce qu'ont pu être les vies des colons en afrique juste après la première guerre mondiale

au final de bien belles pages !

"Ma mère avait rapporté de Perse un drap qu'elle étendit sur une petite table, où il disparut bientôt sous les livres et les bibelots. Cependant, les bordures demeurèrent visibles. Le drap était en coton, kaki, mais la bordure était cousue de petites figures aux couleurs à la fois délicates et éclatantes. Je m'asseyais et m'émerveillais des motifs que j'avais juste sous les yeux. Un âne, suivi d'un garçon armé d'un bâton... un homme vêtu d'une longue robe et coiffé d'un hideux chapeau noir... un arbre aux minuscules fruits rouges... un rosier... une femme dont la tête était enveloppée dans une sorte de châle noir... un serpent - il n'y avait pas de doute - qui dardait une langue écarlate... un gros oiseau noir... mais si je faisais le tour de l'étoffe touchant presque le sol, je finissais par retrouver l'âne, noir cette fois, et l'oiseau, qui au contraire était devenu blanc."

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